A l’heure des pixels en folie qui nous ouvrent un chemin créatif rayonnant, la mosaïque s’attache patiemment, silencieusement, à surprendre pourquoi une pierre trouve sa place où seule la justesse du mouvement la conduira à s’épanouir. Sans bouger, sans affoler l’artiste qui sait reconnaître quand le matériau le conduit et le porte vers une sage imaginative création, elle est emprunte de stabilité, de pérennité, de sérénité.
Le travail réalisé s’accroche au mur, s’incruste en lui ou bien se couche en un pavement auquel l’humilité l’oblige à se laisser marcher dessus, la mosaïque est là. On imagine difficilement le regard de celles et ceux qui ont créé ces travaux. On voit juste que c’est beau, difficile et que cela apparaît alors encore plus merveilleux. Nombreux sont les incrédules qui la vantent et pourtant l’ignorent : « La mosaïque, c’est beau mais nous avons d’autres chats à fouetter… » Pauvres bêtes ! Et si d’aventure une chapelle oubliée ou un navire sorti des remous d’un fleuve dévoile une mosaïque endormie, c’est la liesse, c’est le scoop assuré, c’est une valorisation assurée auprès de l’électorat ambiant. Et puis plus rien. Découvrir et restaurer une mosaïque est si hasardeux, que réfléchir à étoffer notre patrimoine n’a plus, tout à coup, que bien peu d’intérêt.
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